La schizophrénie stigmatisée sur France 2
Le journal télévisé de France 2 présente à une heure de grande écoute un reportage sur un dossier délicat: celui de l'assassinat d'une jeune fille par une personne schizophrène. L'enquête dure depuis des décennies sans que les preuves ne suffisent à accuser le suspect n°1: l'individu souffrant de troubles psychiques. France 2 nous propose le récit du dernier procès et de son dénouement.. Voici le lien:
.http://pluzz.francetv.fr/videos/jt_13h_,124221097.html
On peut noter un premier raccourci sur la définition de la schizophrénie: "un dédoublement de la personnalité". C'est le sens commun donné par la majeure partie de la population, celui que l'on donne lorsqu' on ne connaît pas. Cette maladie est complexe et en cas de crise, elle peut notamment se manifester par un sentiment de dépersonnalisation (et non pas dédoublement): perte de la notion de son corps. Il y a aussi: troubles de la pensées, du langage, hallucinations auditives et/ou visuelles... et surtout une grande détresse avec un risque suicidaire. Et bien entendu, en amont, une hypersensibilité.
On remarque également dans le reportage un amalgame entre la violence extrême (jusqu'à tuer quelqu'un de 21 coups de couteau) et la maladie psychique. Il n'y a pas de lien direct et sachez qu'il y a moins de barbarie chez les personnes souffrant de troubles psychiques que chez les individus dits "ordinaires"! Les statistiques parlent d'elles-mêmes!
Enfin, je ne remets pas en cause la culpabilité de cette personne. Je trouve que le portrait qu'il lui est réservé n'est qu'un tas de préjugés. Seul son frère garde un regard humain vis à vis de cet homme: "coupable d'être malade?" s'indigne-t-il. Pour lui, les preuves manquent à l'appui.
Pour conclure, ce n'est pas la maladie qui rend coupable cet homme mais bien ses actes. La méconnaissance d'une maladie psychique ne fait que renforcer la peur de la pathologie. Attention, la personne ne se réduit pas à une maladie: rappelons que la maladie (=un ensemble de symptômes) est inexistante en cas de stabilité/rémission. Un individu ayant eu un cancer est-il pour autant condamné à avoir des maux de tête (un des symptômes) toute sa vie? Bien heureusement que non. La maladie peut aussi sommeiller en paix et libérer l'individu de tout symptôme, à condition de prendre soin de soi.